A découvrir : le témoignage d’une mère qui parlera sans doute à d’autres mères : ” J’ai dû reprendre mon travail 3 mois après mon accouchement et ça a été dure car je n’avais pas envie de « sortir de la bulle » que j’avais créée avec mon bébé. C’était un monde nouveau, j’avais peur de le laisser à une autre personne, j’étais frustrée de devoir arrêter l’allaitement car ça commençait à bien fonctionner. Extraire le lait, j’ai essayé et ça ne marchait pas, donc je n’ai pas insisté. Le premier mois a été très dure, j’avais l’impression, comme mon bébé, de passer d’un monde plein (ma bulle avec mon bébé) à un monde vide (on me le prenait). Pour lui, à son monde plein (mon ventre), lieu de plénitude, avait suivi un monde de vide à découvrir, mais où plein d’amour l’attendait pour l’aider à s’adapter, en douceur. Moi je ne trouvais pas de ressource les premier temps pour sortir cette boule qui grandissait dans mon estomac. Comment le rassurer lui dans ce cas-là ? Quand je le retrouvais le soir, j’avais l’impression de ne plus le connaître, je ne comprenais pas ses pleurs, j’étais là, mais il pleurait beaucoup, je me sentais impuissante et frustrée.
J’ai consulté ma pédiatre pour les pleurs de mon bébé, mais je sentais que j’avais moi aussi besoin d’être aidée pour dissoudre ma boule à l’estomac. Elle m’a rassurée sur le plan physiologique, mon bébé allait très bien, et elle m’a conseillé de commencer une activité à partager avec mon bébé, elle m’a parlé d’ateliers organisés pour apprendre le massage du bébé.
C’était une drôle de coïncidence car on m’avait offert à la naissance de mon bébé, un bon-cadeau pour apprendre le massage du bébé, que j’avais mis de côté. J’ai donc pris contact avec la structure qui organise les ateliers.
Je me suis inscrite avec mon mari, retissent au début, et mon bébé, à un cours collectif du samedi matin.
Quand j’y repense, je ne sais pas vraiment ce qui a le plus agit, mais beaucoup de chose se sont libérées au cours de cet atelier. Pour moi, le moment de relaxation guidée avant la pratique des mouvements, m’a permis de comprendre cette boule à l’estomac. En fait, en pensée, je pouvais dire à mon bébé : « je me sens mal, je culpabilise de te laisser toute la journée, le soir je suis fatiguée et tes pleurs fréquents m’irrite au plus haut point car je ne les comprends pas. Je voudrais retrouver notre bulle du début, quand un câlin suffisait à t’apaiser. Maman aime son travail aussi, alors comment faire ? Et bien je ne sais pas pourquoi, mais de poser tout ça en pensée, je me sentais mieux, la boule a fini par disparaître, et je pouvais de nouveau lui dire : je t’aime mon bébé ! »
Avec l’apprentissage des mouvements de massage j’ai pu le lui montrer, car nous avons appris avec notre formatrice, à nourrir nos gestes de pensées bienveillantes pour notre bébé, et il le ressent, c’est sûre ! J’ai vraiment senti son attitude changer, il s’ouvre à moi, car je m’ouvre à lui. Maintenant qu’il fait des vocalises, j’ai parfois l’impression qu’il exprime son contentement, comme de la gratitude : « Merci maman d’être là, avec moi et pour moi, de m’aimer et de me rassurer de tes gestes enveloppants, je me sens plus fort chaque jour. Je t’aime comme tu es. Mais toi, ne crains pas mes pleurs car ils sont un moyen de te dire ce dont j’ai besoin. Tu vois, plus tu m’observes amoureusement, plus tu me comprends, moins j’ai peur et moins je pleure le soir ! Ces petits moments de massage à nous, je les adore, car tu es alors « tout à moi ». Je sais que demain tu partiras, je sais aussi que tu reviendras »….
Je sais aussi grâce aux ateliers, que je ne suis pas seule à vivre cela. Que les émotions qui me traversent sont inhérentes à mon nouveau rôle de maman. C’est d’en parler avec les autres parents qui m’a fait le plus grand bien, je me sentais reliée dans ma solitude de mère.
Un lieu où l’on peut « poser » ses émotions, ses questions sans se sentir jugés. Je me suis sentie comprise et soutenue. J’ai beaucoup appris sur mon bébé et sur moi-même. Merci ! ” Adèle S.